"Puissent nos vallées devenir votre horizon, nos sentiers votre croisade, pour que vous vous retrouviez dans nos forêts et nos pâturages et que vous en reveniez avec le parfum de la terre."
Sentier autour de La Buge (5km). Emplacement parking au stade de foot sur le D112c (route de Fraignot) et départ à la fontaine des Creux!
Ce sentier est une première pour notre village, et nous espérons en développer plusieurs. En attendant, nos efforts nous ont conduit à créer une petite randonnée autour de La Buge ainsi qu’un parcours où l’on peut découvrir l’histoire de nos fontaines et de nos monuments.
Nous vous invitons à une promenade de deux petites heures, qui vous permettra d’apprécier les paysages caractéristiques du châtillonnais. Chemins bordés par des haies et des murgers, champs en culture, pâturages où moutons et vaches paissent l’herbe, prés fleuris, chènevières, résurgences, et sous-bois, seront votre horizon. Vous y découvrirez peut-être le chant des oiseaux et des insectes qui stridulent. Ou peut-être un animal sauvage ou bien sûrement ses empreintes. Ou encore des pierres qui parlent ?! Qui sait ? En tout cas, l’esprit de Cernunnos, dieu gaulois incarnant le cycle biologique de la Nature (d’où le port des bois de cerf), sera là pour vous guider.
Alors, en route !
Un peu d’histoires :
Le village : Minot est situé sur le bord méridional du plateau châtillonnais. Le relief est structuré par des séries de collines karstiques, entaillées par la Digeanne et par de nombreux vallons secs. L’originalité de la position de Minot tient à sa situation proche de la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Seine et le bassin de la Saône.
Pourquoi un buste de dieu gaulois ? La religion gauloise est essentiellement naturaliste. Les lieux de cultes attestés par l’archéologie – des forêts, des sources ou des rochers – ont pu ensuite devenir des centres de peuplement. Le territoire de notre village a été façonné dès l’âge du bronze et du fer sous les Gaulois qui faisaient partie de la société Celtique, puis sous les Gallo-Romains. Ces ancêtres nous ont légué beaucoup de témoignages de leur présence car notre village et ses alentours étaient un des centres de peuplement à cette époque.
Qu’est-ce que la Buge ? Selon la Revue d’Auvergne, Tome 2, Société d’émulation de l’Auvergne, 1885, p.119, Buge est « encore un mot qui semble devoir se rattacher à la langue que parlaient nos ancêtres les Celtes. Buge […] désigne un pâturage sec. Il a aussi le sens de friche, de terre en friche, en jachère. »
Les tumulus et les tertres: De nombreuses fouilles ont été effectuées dès la fin du XIXème siècle et des rapports ont été publiés notamment dans la Revue mensuelle de lʹÉcole d'Anthropologie de Paris,Volume 5, 1895, p.182 , dans lequel il est écrit : « Le premier, situé dans un champ au lieu dit : Dessous la Buge-aux-Clauzets, se trouve sur le versant droit de la Dijenne (sic). Il avait déjà été entamé par un entrepreneur de chemin rural, M. Tupin, qui dit y avoir rencontré le squelette d’un cheval avec ses fers et celui d’un homme, avec anneaux, bracelets, et, ajoute-t-on, casque [et épée]» « Cette sépulture gisait auprès d’une pierre debout ». Les tumulus de Minot – monuments funéraires - sont hallstattiens, c’est-à-dire du premier âge du fer, soit de -800 à la fin du Ier siècle de notre ère -, et se caractérisent par un amas de pierres en forme de goutte. Mais il en existe aussi qui remonte au Néolithique, donc plus ancien encore. Minot fait partie d’un des quatre sites dans le châtillonnais a avoir eu à cette époque un site d’habitat fortifié de hauteur caractérisé par des tertres et des enclos selon les recherches de F. Cruz et C. Petit dans Le territoire de la résidence princière de Vix (Côte-d’Or, France): une approche géomorphologique , 2020, p.12, et où se concentre, aux alentours, des nécropoles de sépultures, et non loin des mines de fer, source de richesse exploitable à cette époque autant que celle de l’eau. Ce qui amène à croire qu’une élite occupait le territoire, une élite rattachée à celle de la princesse de Vix d’après leur conclusion. D’ailleurs, nombreux sont les objets issues des recherches archéologiques conservés maintenant au musée de Châtillonnais, à Châtillon-sur-Seine. Il est certain d’affirmer que cette période était déterminante dans le développement de notre civilisation et les témoignages matériels que l’on trouve sont interdépendant de l’activité essentielle dans le village et qui a façonné son paysage. Déjà à cette époque le développement de l’agriculture était intimement lié à l’apparition du fer : le remplacement des pièces de bois par des éléments métalliques (soc des araires, par exemple) autorisait un meilleur rendement.
La chapelle Saint-Roch : Un banc en pierre, issue de la bâtisse, est tout ce qui reste de l’ancienne chapelle de Saint-Roch. Elle fut construite en accomplissement d’un vœu pour la cessation du fléau de la peste qui ravageait alors, vers 1612-1635, le village de Minot. Saint-Roch aurait arrêté la peste sur la route du Moulin, quelque part au fond du vallon sauvage entre Saint-Broing et Minot. Selon l’ethnologue, Yvonne Verdier dans Une campagne voisine – Minot, un village bourguignon, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris, 1990 , « la chapelle garde donc le village et ses abords contre les dangers du mal venu de loin, et du nord 8, et aussi, croyons-nous, contre la proximité de ce sauvage _ les eaux, les roches, le taillis _ qui, à la différence de la forêt communale, n’a pas été domestiqué, a gardé tous ses pouvoirs, et, en particulier, ses pouvoirs maléfiques. » p.298
La forêt : Selon les témoignages des anciens habitants du village recueillis par Yvonne Verdier et l’analyse qu’elle en a faite dans l’ouvrage référencé, la forêt où « l’on faisait son bois, c’était sacré », est réfractaire au sacré parce qu’elle était, et l’est toujours, exploitée. Cependant, ces forêts sont le domaines du sacré précisément : elles sont le refuge des tumulus, vieilles tombes millénaires, ainsi que des trous de mines de fer appelés « Cras Maupt’iou », là encore, d’une époque aussi ancienne. Yvonne Verdier rajoute encore qu’ »en ces lieux où le sauvage se rapproche le plus du village, on connaît le trou de la Bor’lain, « une caverne, une personne y était renfermée, un peu sauvage, de l’autre siècle » ; la roche Jeannepin, « c’est au milieu d’un trou une roche : un vieux a vu un lièvre poursuivi par des chasseurs qu’a sauté dessus la roche, les chasseurs l’ont plus vu ; ils sont tombés au trou 7 » ; on a déterré le cercueil d’un « géant » ; enfin, on y enfouit les bêtes : « le cul de la Buge, les bêtes qui périssaient, on les encrottait là... »p.297
La Maladière : Toujours selon les travaux de Yvonne Verdier, « le souvenir de l’épidémie s’inscrit également en un autre point du terroir qui est aussi un bas, un Vau : le versant ouest du Mont et les terres du vallon de la Digeanne à son pied. Là où le chemin pierreux et encaissé amorce sa plongée vers la Digeanne , affleure le socle d’une croix très ancienne, dite croix de Mission [1834], sans doute la croix centrale du cimetière régional attenant à l’église primitive du Mont. Ce cimetière aurait été réutilisé pour inhumer les contagieux longtemps après sa désaffection, d’où son nom « champ des Pestiférés 9 ». Or en dépit de ce nom, ce lieu évoque aujourd’hui, pour les gens, non pas la peste, mais la lèpre, comme en témoigne le récit suivant qui relève de ces choses _ ainsi des mines_ que l’on sait « par paroles » : « Le cimetière des Lépreux, c’est à la croix de Mission ; la léproserie, c’est la Maladière, chez la mère Moulaine, et, là en bas, le Cras des Loges [la ferme des Champs-Vivants], vers la Digeanne, c’est là qu’allaient mourir les lépreux. « p.298
Minot; Un dieu gaulois veille sur le nouveau sentier de randonnée. Découvrir le village de Minot et ses plus beaux aspects : voilà ce que propose le sentier de randonnée de la Buge, créé par des bénévoles, et dont le tracé est jalonné par plusieurs sculptures. Dont celle du dieu gaulois Cernunnos. Par Michèle PIELIN (CLP) - 29 sept. 2022 à 19:10 - Temps de lecture : 2 min
La sculpture le Cernunnos, d’Emmanuel Minne, veille sur le sentier de balade de 5 km créé par des bénévoles à Minot. Photo LBP /M. P.1 /1